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L’exhortatrice

« Marchez comme des enfants de lumière »
(Épître aux Éphésiens, V, 8)

Parents, maîtres et éducateurs, nous avons pour mission de mener les âmes des enfants vers la Lumière qui sera le chemin de leur vie et leur bonheur. Chaque semaine, nous vous proposons de découvrir quelques paroles de guides et de témoins pour éclairer notre propre route à l'aune de cette parole de saint Thomas d'Aquin : “Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire.” (Seize conseils pour acquérir le trésor de la science). Bonne lecture !

Qui ne connaît la prière de Madame Elisabeth à la prison du Temple ? “Que m’arrivera-t-il aujourd’hui, ô mon Dieu, je l’ignore. Tout ce que je sais, c’est qu’il ne m’arrivera rien que vous ne l’ayez prévu de toute éternité. Cela me suffit, ô mon Dieu, pour être tranquille. J’adore vos desseins éternels, je m’y soumets de tout mon cœur. Je veux tout, j’accepte tout, je vous fais un sacrifice de tout et j’unis ce sacrifice à celui de votre cher Fils, mon Sauveur, vous demandant, par son Sacré-Cœur et par ses mérites infinis, la patience dans nos maux et la parfaite soumission qui vous est due pour tout ce que vous voudrez et permettrez”. Il y a ici un abandon parfait. C’est la prière du matin. La princesse est exécutée le 10 mai 1794, à six heures du soir. La prière du matin offre ce jour-là le sacrifice du soir.

Jean de Viguerie (1935-2019)
Auteur de l’ouvrage Le sacrifice du soir, sur Madame Elisabeth

« En 1994, à l’occasion du deuxième centenaire de sa mort, j’ai commencé à m’intéresser à la personnalité de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI. Aussitôt m’ont frappé la force de sa volonté, l’intensité de sa vie intérieure, la vivacité de sa parole. On sent tout de suite le grand caractère. Au siècle où elle vit, ce n’est pas commun. Et d’ailleurs, les personnalités fortes y sont en majorité féminines. Le contraste entre Louis XVI et sa sœur Elisabeth offre un bon exemple. Louis XVI a le courage, mais le jugement lent, la décision hésitante. Elisabeth a le courage, le jugement rapide et la résolution immédiate. Enfin, j’ai remarqué d’emblée que Madame Elisabeth appartenait à une espèce de femmes assez rare, celle des timides éloquentes. Timide, elle l’est vraiment, très mal à l’aise, par exemple, lorsqu’il lui faut recevoir des rois ou des princes étrangers. Mais, quand le salut des âmes est en cause, et quand le sort du Roi est en jeu, elle n’éprouve plus de gêne, elle adjure et elle exhorte. Elle exhorte ses amies à la vie chrétienne, elle sermonne ses dames de compagnie, elle supplie le député Barnave de croire à la bonne volonté de Louis XVI, elle invite les sans-culottes à respecter le Roi. Elle exhorte à la mort ceux qui sont condamnés avec elle. On pourrait l’appeler l’exhortatrice. C’est tout cela, cette force, cet abandon, cette passion de l’exhortation, qui m’a dès le début attaché à elle. J’ai voulu connaître son secret, et j’ai suivi pas à pas l’histoire de sa vie. »

Jean de Viguerie (1935-2019)
Auteur de l’ouvrage Le sacrifice du soir, sur Madame Elisabeth


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