juillet & août 2018
Fanjeaux été 2018
Le rideau se lève sur un été peu ordinaire
Juillet, beau juillet ; août, août le magnifique, servent de décor à ce mot d’ordre :
Rénovez vos esprits, rénovez vos âmes.
« Ah que c’est bon et grand vraiment, quelle bonne chose d’habiter ensemble comme »…
des sœurs, à deux cent vingt, pour un été toutes réunies.
Derrière nous, le passé et son cortège triomphal de saints, de héros, de penseurs qui marche et se gonfle et nous pousse en avant.
Devant nous, l’avenir, et toujours ce grand dessein : la transmission de la culture chrétienne.
Et maintenant ? La Bible, et les Gaffiot et les Bailly et les œuvres qui n’entrent pas dans nos cartables et imposent à notre démarche une allure grave, proche de celle des sénateurs romains, peuplent nos vacances studieuses, tournées vers la rentrée prochaine.
Des sessions de Doctrine chrétienne, de Français, de Langues, d’Histoire, de Sciences, une réflexion sur l’histoire de la « tradition » émaillent le séjour ainsi que de riches conférences : nos orateurs, de grands esprits, cherchent à épuiser la substance de leur sujet par une pensée personnelle qui le cerne et le creuse, favorisant le passage de la connaissance à la Sagesse. Parole ensoleillée, bien sonnante, parole dense et profonde qui rapporte des hauteurs battues par les grands vents, le sens du Vrai, du Beau et du Bien, et qui transmet infailliblement le goût des choses de l’esprit. Monsieur l’Abbé Gleize nous entretient de la théologie de l’Alliance et de la gradualité. Monsieur le Professeur de Mattei analyse la révolution de Mai 68 et replace l’encyclique Humane vitae dans son contexte historique, montrant l’interdépendance des événements depuis l’ouverture du Concile Vatican II. Monsieur Deproost nous ouvre à la beauté, à l’infini : « Quand les cieux racontent la Gloire de Dieu, harmonies du Ciel, musique des hommes ». La belle musique des hommes vibre réellement pour nous et nous dit la Gloire de Dieu…Quant à Monsieur De Jaeghere et Monsieur de Viguerie, ils nous invitent à voyager, le premier à Florence, jusqu’au tombeau des Médicis, le second à Trente, pour l’ouverture et la fermeture du grand Concile.
Puis, ce sera l’heure de la retraite annuelle de six jours, tant attendue. Monsieur l’Abbé Gaud nous plonge ardemment dans les perfections divines.
« Ah que c’est bon et grand vraiment, quelle bonne chose d’habiter ensemble comme »…
des sœurs, à deux cent vingt.
« Car c’est là que le Seigneur épanche sa bénédiction, et la vie pour toujours jusqu’à jamais… »
Juillet, beau juillet ; août, août le magnifique, servent de décor à nos grands événements religieux :
le deux juillet, dix postulantes reçoivent la blanche livrée dominicaine. Monsieur l’Abbé Simoulin, dans sa belle prédication en montre la haute signification.
A Montréal de l’Aude, le quatre août , le timbre de la mélodie grégorienne frémit dans la nef : pour une année ou pour toujours, les sœurs émettent leur profession dans les mains de Mère Générale, moment profond et privilégié entre tous que Monsieur l’Abbé Gaud, notre prédicateur de retraite, commente dans une vibrante homélie.
« Ah que c’est bon et grand vraiment, quelle bonne chose d’habiter ensemble comme »…
des sœurs, à deux cent vingt.
« Le Bon Dieu s’est mis en frais pour nous, nous avons fait connaissance avec la joie… »
Juillet, beau juillet ; août, août le magnifique, septembre le doré sont aussi le temps des jubilés. Pour Mère Générale et cinq sœurs, c’est l’heure de fêter, en Congrégation par une belle Messe d’action de grâce, bien sûr, par des séances pleines de joie, de réflexion profonde aussi, de chants, cinquante ou vingt-cinq ans de profession religieuse avant de recevoir, pour une année pleine d’élan, quinze nouvelles postulantes.
« Allons, tous, que l’on dise Merci au Seigneur, tous les serviteurs de Dieu !
Qui avez place dans la maison de Dieu notre Dieu, les aîtres de la
maison de notre Dieu !
La nuit vient, élevez vos mains et vos cœurs, et rendez grâce au Seigneur… »
Paul Claudel