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La Paroisse définitive

« Marchez comme des enfants de lumière »
(Épître aux Éphésiens, V, 8)

Parents, maîtres et éducateurs, nous avons pour mission de mener les âmes des enfants vers la Lumière qui sera le chemin de leur vie et leur bonheur. Chaque semaine, nous vous proposons de découvrir quelques paroles de guides et de témoins pour éclairer notre propre route à l'aune de cette parole de saint Thomas d'Aquin : “Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire.” (Seize conseils pour acquérir le trésor de la science). Bonne lecture !

C’est en vous enivrant de marche et d’altitude, en dansant autour des feux de la Saint-Jean, ou en vous agenouillant aux pieds des Vierges d’Août, en vous pressant aux veillées familiales de la Noël ou des Rois, que vous retrouverez la source jaillissante des chants de France et que vous en goûterez la saveur. Voilà ce que vous ferez de nouveau si vous rêvez de ressusciter une race harmonieuse et puissante. Et, nous-même, ayant juré sur la tombe de Péguy de refaire à la France “un culte, une âme, une foi”, ne vous étonnez pas que nous voulions vous réapprendre à chanter.

Père Doncœur (1880-1961)
Aumônier militaire jésuite de la Grande Guerre

« À huit heures, l’église est blanche de coiffes immobiles, légèrement inclinées dans la prière. Nulle part nous n’avons mieux senti l’unanimité d’un peuple fidèle à son passé. Quelle élégance et quelle noblesse ! Les églises campagnardes d’Italie, pleines de mouches et de soleil, c’était la maison familiale, où bêtes et gens trouvaient près du Bon Dieu leur bien-être ; nos églises parisiennes, c’est la foule incohérente du trottoir et du métro ; cette nef, c’est la paroisse, la vieille, l’éternelle paroisse où vit la communauté séculaire et sacramentaire des vivants et des morts. Ses morts, comme ils sont présents ! En son prône, le recteur enfilera les listes interminables, scandées de cinq, six, sept De profundis. Leurs tombes sont là, toutes proches, et font autour du calvaire, la Paroisse définitive, celle qui, à la voix de l’Ange, ressuscitera derrière ses recteurs (…) À la grand’messe, toute l’assemblée chante, dans l’alternance des voix de femmes et des voix d’hommes, les prières de la messe, couronnées, comme dans le pays basque, par le chant de l’Angelus, mi latin et mi breton. Au sortir de la messe, toute la place n’est qu’un envol de coiffes aux joyeuses antennes, aux brides de dentelles, aux rubans de couleur ; sur les épaules, une large collerette empesée encadre le cou dégagé ; d’éclatants tabliers de soie font sur les corsages serrés un décor de richesse, et les visages s’illuminent d’une amabilité rendue plus gracieuse par sa réserve. Nous nous attardons à chanter au milieu des groupes peu à peu familiers, les jeunes filles plus lointaines, les mamans et les gamins plus confiants. »

Père Doncœur (1880-1961)
Aumônier militaire jésuite de la Grande Guerre


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